Aujourd’hui, j’ai envie de te parler de provocation !
Lors du dernier atelier du Cercle Privé,
j’ai eu quelques questions passionnantes à propos de l’art de la provocation dans le Coaching.
Il est dit beaucoup de choses à propos de l’art de provoquer pour déclencher le changement chez un client!
Il n’est pas rare d’entendre ici ou là des professionnels se vanter de telle ou telle « vanne » lancé à son client pour le « provoquer ». Malheureusement souvent suivi d’un rire déplacé.
L’art de la provocation dans le coaching, n’est pas jouer au Sniper comme le faisait Laurent Baffie chez Ardisson !
C’est bien plus profond et STRATÉGIQUE !
Tout d’abord rendons à César ce qui lui appartient si tu veux bien !
Le premier à avoir parlé et inventé la provocation stratégique comme outil de changement est Frank Farelly et je te conseille vraiment son ouvrage de référence : « la thérapie provocatrice ».
Alors pourquoi est-ce que je parle de stratégie !
D’abord parce que tu le sais, un coaching sans stratégie n’est qu’une conversation…
Même si l’absence de stratégie peut devenir une stratégie (mais nous y reviendrons, je vais pas commencer à digresser sinon nous n’en sortirons jamais).
Donc tout l’enjeu de l’art de la provocation réside dans la stratégie.
Maintenant comment pouvons-nous modéliser la thérapie provocatrice pour produire un coaching provocateur (stratégiquement) ?
Pour Frank Farrelly, le thérapeute ne doit pas être vide d’émotion face aux histoires de son client, il doit s’investir et utiliser la provocation pour pousser le patient dans ses retranchements et provoquer le changement.
Mais est-ce si simple, qu’il suffit d’une bonne vanne pour produire le changement chez un patient/client ?
Non ! Ce n’est pas si simple…
En réalité, une nuance est essentielle : « Ce n’est pas du patient dont on se moque mais bien de ses pensées, de ses croyances et de ses actes de « cinglé ». »
Pour Lui, cette thérapie est autant artistique que technique : Un véritable Art qu’il ne suffit pas d’imiter.
En effet, comment doser sa provocation ?
Jusqu’où aller trop loin ?
Comment savoir avec qui la pratiquer ?
Dans quelle mesure ?
C’est la pratique, la pratique, la pratique qui doit guider tes pas… Sans, non plus, tomber dans le n’importe quoi !
Pour Frank Farrelly, il existe un facteur clé de réussite !
Croire réellement et sincèrement aux capacités de rémission du patient.
C’est par son dévouement, son implication, sa générosité que le thérapeute peut provoquer efficacement son client.
Evidemment l’humour est un facteur clé, Franck Farrelly disait :
« Nous sommes souvent obligés de rappeler aux étudiants que si le client ne rit pas pendant au moins une partie de l’entrevue, ce n’est pas de la thérapie provocatrice qu’ils font et leur travail risque d’avoir des résultats néfastes. L’humour joue un rôle crucial en thérapie provocatrice; nous l’encourageons et le jugeons nécessaire; il n’est pas qu’un accessoire du vrai travail. »
C’est l’humour qui permet de casser les schémas, de faire émerger les comportements problématiques, les pensées incohérentes.
On pousse le patient à se moquer de lui-même et de ce qu’il prenait pour son problème.
Il existe 4 grandes étapes à la Thérapie Provocatrice !
Servons-nous en pour les décliner au monde du coaching.
Etape 1 : Le Choc / La Déstabilisation : Le client est surpris, il s’attendait à la gentillesse prétendu du professionnel. Il pensait pouvoir se plaindre (comme d’habitude de sa situation et de toutes ces choses qui l’empêchent). Mais pas d’épaule sur laquelle pleurer et se plaindre. Il se retrouve face à un comportement inattendu, atypique, anormal dans son schéma qui lui renvoi une image inconfortable, exagéré mais juste.
Etape 2 : La réorganisation : Le client tente de réorganiser ses pensées après le choc qu’il vient de recevoir. Son schéma habituel est percuté et instable, cela crée de l’inconfort et une zone inhabituelle.
Etape 3 : La Clarification : Le coach rend autonome le client, le coach travaille à son inutilité. Le client fait des choix pour modifier ou garder des schémas mis en lumière par le Choc.
Etape 4 : La Consolidation et L’Intégration : Le coach assiste et soutien le client pour consolider la mise en place et l’appropriation des nouveaux schémas qui ont émergés à la suite de la nouvelle organisation.
Le processus de la provocation n’est donc pas un jeu de sniper, ni un concours à la meilleure « vanne », il s’agit bel et bien d’une stratégie complexe, mêlant l’humour, la dérision, la création d’un lien de confiance sur-puissant ainsi qu’une bienveillance sans faille.
Si on oppose l’approche classique de l’approche provocatrice.
Dans l’approche classique, c’est prendre soin à court terme pour un bien-être à court terme mais peu de résultat à long terme.
Dans l’approche de la provocation stratégique, c’est être d’une honnêteté radicale provocante pour un choc à court terme et des bienfaits à long terme.
Sans jamais oublier que la provocation seule n’est que l’apanage des brutes et qu’elle est à l’opposé de ce que Frank Farrelly a inventé !
@++
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