Le dernier mail a suscité beaucoup d’engouement et j’en suis ravi.
Autant sur les réseaux sociaux qu’en réponse mail.
J’adore ça et je suis heureux que ces sujets vous passionne et vous fasse réagir.
Je vais m’attarder (avec beaucoup de bienveillance) sur le mail de Nathalie et je la remercie de m’avoir écrit pour me partager son point de vue parce que c’est avec des positions différentes que je nourris aussi ma propre posture.
Donc encore une fois merci Nathalie pour ton email…
Voici l’essentiel de sa réponse à mon dernier email sur « coach ou pas coach » :
« j’ai travaillé dur pour être un coach, et par la même occasion travailler sur moi. C’est un outil essentiel qui ne s’invente pas. Bien des gens qui se disent coach, non même pas un développement personnel à la clef, et son prêt par effet de mode à considérer comme tel. C’est bien dommage de penser qu’un tel engagement soit aussi bien vulgarisé. C’est une responsabilité d’accompagner des clients à leurs apprentissages vers leurs nouvelles versions d’eux mêmes.
Et donc ne suis pas en accord avec vos propos. »
En fait, il y a de nombreux points d’accord entre nous mais je me focaliserai plutôt sur ce qui m’a interpellé…
« j’ai travaillé dur pour être un coach, et par la même occasion travailler sur moi. » -> bon là c’est un peu facile mais ma première réflexion fut : Et alors ?
Le travail, que ce soit ’pour être coach’ ou ‘sur soi’ n’est malheureusement pas un gage de qualité, c’est d’ailleurs mon point de départ. Certains sont naturellement doués et le travail va les propulser, d’autres peuvent y passer une vie entière sans y parvenir.
Ce qui me dérange le plus c’est surtout la mauvaise habitude du coach qui peut passer beaucoup de temps et d’énergie à se former mais quasiment jamais à se faire lui-même coacher.
Comment vendre un truc qu’il n’achète jamais ?
Comment être cohérent et congruent ?
Lol, c’est encore pire quand tu vois des coachs essayer de vendre du ‘high ticket’ sans jamais eux-même avoir investi la moitié de cette somme en accompagnement. Cohérence ?
Ensuite, je crois qu’il existe une énorme injonction de posture du « sois parfait » ou en « devenir de perfection » par le « travail sur soi », le « développement personnel » que doit avoir un « coach » pour être légitime à accompagner un client.
Pour plusieurs raisons, d’abord parce que souvent (même si Nathalie ne le dit pas explicitement) ce fameux développement personnel semble devoir correspondre à certains critères pré-établis.
– Formation / séminaire / thérapie / coaching / retraite méditative / etc…
Mais qu’est-ce que le développement personnel en fait ?
Comment savoir si quelqu’un, qui n’a jamais officiellement fait un séminaire ou truc du même genre, n’a pas cheminé efficacement d’une autre manière.
Pire !
Comment juger un bon développement personnel d’un mauvais ?
D’ailleurs existe-t-il un bon développement personnel et un mauvais ?
J’ai trop souvent l’impression que certains veulent idéaliser la fonction de coach, la sanctifier.
Parce qu’ils portent cette fameuse « responsabilité », celle « d’accompagner des clients à leurs apprentissages vers leurs nouvelles versions d’eux-mêmes » !
Wow, et si on redescendait un peu…
Coach est un métier, une technique, une méthode, cela peut-être une passion, même parfois un sacerdoce (mais attention, si on reprend la définition de ce dernier : un sacerdoce, c’est une fonction qui présente un caractère quasi religieux en raison du dévouement qu’elle exige).
Dévouement, le mot est posé : Oui certains pensent qu’un coach doit se dévouer à une cause, celle de son client.
En réalité, c’est justement retirer beaucoup de pouvoir à son client que de vouloir se dévouer.
L’idéal au contraire c’est de lui permettre de prendre la pleine responsabilité de son changement et de sa transformation.
Et si c’était bien au client de travailler plus que nous ?
C’est marrant, c’est probablement la phrase que je répète le plus à mes clients.
Mais alors pourquoi ce dogmatisme (limite religieux autour du développement personnel), probablement parce qu’il s’agit d’une croyance autour de l’efficacité.
J’ai souvent vu de sacrés coachs avoir des résultats bluffant à répétition et pourtant particulièrement égotique et pas spécialement émus par la nouvelle version de leurs clients.
Ben alors c’est quoi la clé ?
En fait pour moi un coach est un artisan…
Et comme tout bon artisan, il ne supporte pas que des guignols se prévalent de son art…
Petite anecdote : Actuellement chez moi, nous sommes en conflit avec des guignols qui se sont fait passer pour des professionnels pour réparer une partie du toit de notre maison.
Comme toute personne ignorante de « l’art » nous avons choisi sans conscience et ne connaissant pas « l’art » nous n’avons pas pu vérifier leur niveau avant d’accepter.
Mais comme nos problèmes n’ont pas été réglés après leur intervention. Nous avons fait appel à notre assurance et à divers experts.
Du coup lors des expertises, d’autres artisans sont passés et nous ont bien confirmés qu’il s’agissait de guignols et cela les a mis hors d’eux : « Ils détruisent notre métier, quelques abrutis nous font tous passer pour des bouffons et après les clients ne nous font plus confiance. »
Ca ne vous rappelle rien ?
La même crainte chez les coachs ‘diplômés’ qui hurlent après les autres.
On pourrait dire : « mais ouais, ils ont raison, c’est pas bien, ils sont pas formés, etc, etc, etc… »
Mais c’est en généralisant le fait qu’ils n’y auraient que des guignols non-diplômés et des diplômés excellent.
Que NENI…
Les choses sont bien plus compliqués que ça…
Le coach est un des plus beaux métier du monde.
Certains l’apprennent dans une école, d’autres sur le tas et quelques autres sur le tard…
C’est d’abord un métier… ça peut être une philosophie ou une hygiène de vie.
C’est la compréhension que chacun en est là où il en est sur son chemin. Même si ce chemin est difficile à comprendre.
Donc je renouvelle mes dires : Il existe des coachs non-diplômés qui sont exceptionnels et ont su trouver de l’inspiration, des méthodes, des techniques et ont coaché et accompagné des centaines ou des milliers de personnes à atteindre leurs objectifs ou à ne surtout pas les atteindre pour les aider à trouver de meilleurs objectifs en cours de route.
Et il existe des coachs diplômés qui n’auraient pas du l’être et qui accompagnent des clients vers les objectifs qui semblent être les bons puisque ce sont bien ceux que les clients ont exprimés.
Ben oui, parce que l’expérience (et rarement la formation) enseigne à repérer les bécasses, les faux objectifs, les tromperies du client qui s’illusionne tout seul et tente de nous embarquer dans cette illusion.
Les bons coachs repèrent cela et coach en profondeur, les moins bons font ce que leur client leur demande.
Le problème, c’est que les bons coachs doutent souvent d’être capable de faire ça, alors que les moins bons sont toujours sûrs d’y arriver.
Tu les repèreras vite, ce sont ceux qui bondiront le plus haut quand tu oseras leur demander comment ils sont sûr de ne pas faire n’importe quoi…
Mais souviens-toi diplômé ou pas :
Continue d’apprendre, de te former, de t’interroger, de remettre ta pratique en question, de remettre en cause le statut-quo, de ne rien prendre pour acquis, de savoir que tu ne sais rien, de remettre en question les dogmes, d’acquérir toujours plus d’expérience.
Et surtout rappelle-toi de toujours prendre du plaisir, de ne jamais te prendre au sérieux, de ne pas voler la responsabilité de ton client, de ne pas prendre le melon, de ne jamais t’ennuyer, de ne jamais compliquer et de ne surtout, mais alors surtout NE JAMAIS projeter…
@ bientôt
Franck
Ps : Je vais t’aider à devenir un meilleur coach et exceller dans ton métier (la conséquence c’est que les clients vont te courir après sans marketing)
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